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Uechi Kanei 1978

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Sur cette vidéo, Uechi Kanei enseigne à ses élèves le Hojo Undo, Jobi Undo et le kata Sen Sei Ryu . Shinjo Kiohide et Narihiro pratiquent le kata Sanshin et Sen Sei Ryu.


Un peu d’histoire…

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Le karaté est un art martial avec sa propre histoire, philosophie et séries de techniques toutes aussi intéressantes les unes des autres. Le karaté est aussi une façon de vivre et pour lequel on a une sensation de bien-être. Un vrai karatéka (adepte et pratiquant du karaté) trouve un équilibre et une harmonie dans sa vie. Il développe et unifie un corps solide et un esprit d’humilité. Ceux qui décident de suivre la voie du karaté (karaté-do) développeront du courage et de la force. Ces qualités n’ont rien à voir avec les actions fortes ou le développement de techniques fortes en tant que telles. L’emphase est plutôt mise sur le développement de l’esprit que sur les techniques.Les principes et les valeurs du karaté tels que le respect, l’honnêteté, la patience, la concentration, la confiance et la courtoisie sont complètement variables et s’appliquent sans exception dans notre routine quotidienne que ce soit au travail ou à la maison.
Le karaté est un art martial japonais d’autodéfense à main nue dont le berceau originel est l’île d’Okinawa. Il faut savoir que le Japon n’a connu l’écriture que très tardivement et que la tradition orale s’est prolongée, dans certains domaines, jusqu’au siècle dernier. Ajoutons qu’à Okinawa, les entraînements se sont souvent déroulés dans le plus grand secret. C’est pourquoi les documents sur les arts martiaux japonais sont rarissimes et les historiques, que chacun recopie sur le voisin, est largement sujets à caution. Aujourd’hui: Le karaté est plus populaire aujourd’hui qu’il y a plusieurs années grâce à l’influence de la télévision, les magazines, les journaux et les films, etc. Le karaté a obtenu un statut compétitif au niveau professionnel et amateur auprès des organisations et promoteurs d’événements. Le karaté permet de développer de la force, de la puissance ainsi qu’une excellente condition physique et mentale. Ce sont des objectifs intéressants à atteindre, mais ce n’est pas le cœur du karaté.
Le karaté est une façon de vivre, d’être. L’essence même du karaté est de pouvoir entraîner son corps et son esprit ensemble afin de réaliser la plénitude du potentiel humain. La compréhension du karaté aide à ce que la pratique de l’élève soit plus significative à ses yeux. La voie du karaté doit être expérimentée par chaque individu de sa propre voie. Le Karaté-do signifie la vie en soi où on lutte avec nos propres faiblesses, notre égo et notre égoïsme et notre étroite intelligence et préjudices.

Origine du Karaté

Les premières traces d’une méthode utilisant des coups de poing et de pied apparaissent dès le VIe siècle de notre ère en Chine. Cette preuve de l’existence des arts martiaux date de 770 et 480 avant J.-C. dans le livre des chants I-CHIN CHING qui décrit avec abondance la vie de cette époque. C’est à un moine bouddhiste venu de l’Inde, BODHIDHARMA, également connu sous le nom de DARUMA TAISHI, que nous devons la mise au point de la méthode appelée SHAOLIN-SZU-KEMPO. Elle avait pour but d’améliorer la santé physique des moines du temple SHAOLIN tout en leur enseignant une méthode d’autodéfense efficace. Cette première forme codifiée de science du combat puise ses racines dans une méthode guerrière de l’Inde appelée VAJRAMUSHTI. En Chine, elle se mêla à la technique locale de poings nommée CH’UAN-FA. Il en résulte une grande variété de techniques mettant surtout l’accent sur l’utilisation des poings telles que le PANGAI-NOON, le KUNG-FU, le PAKUA, le TAI-CHI, le KEMPO, etc.
L’étape suivante, qui mène au karaté moderne, se fait à Okinawa, l’île principale de la chaîne des RYU KYU située au sud du Japon. Cette terre de rencontre des cultures chinoises et japonaises a été le témoin et l’intermédiaire entre deux civilisations, ce qui explique pourquoi Okinawa est devenue le lieu où se sont fusionnées diverses techniques de combat. C’est là que se développa une forme de combat extrêmement dure et efficace directement à l’origine du karaté japonais actuel. Ceci, en réponse à deux périodes de répression qui débutèrent avec l’invasion des Mongols en Chine entraînant une vive réaction de la part des seigneurs des dynasties Ming (1368-1644) et Ting (1644-1911). C’est GICHIN FUNAKOSHI, considéré comme le père du karaté moderne, qui, en 1906, avec ses collègues, fit la première démonstration publique à Okinawa. De plus, en 1922, il fit connaître au Japon l’existence du karaté lors d’une fête sportive (First National Athletic Exhibition) qui eut lieu à Tokyo sous les auspices du ministère de l’Éducation. Les Japonais ne connaissaient, à cette époque, que le JIU-JITSU. Une méthode dont le JUDO tire sa source et certaines formes d’auto-défense venues au Japon au XIIe siècle avec le bouddhisme Zen, soit le SHORINJI KEMPO.
Ils se mirent à l’étude de cette méthode de combat encore inconnue et si efficace sous la direction de Maître Funakoshi. C’est alors seulement que Maître Funakoshi coupa le lien avec l’origine chinoise et okinawaienne de son art et l’appela KARATÉ. Mais, tandis que certains instructeurs continuaient à enseigner à Okinawa une forme plus traditionnelle et plus proche de l’Okinawa-te, d’autres voyant le succès de Funakoshi, passèrent au Japon et y apportèrent leur technique. Quoique celle-ci fût chaque fois légèrement différente, ils l’appelèrent tous karaté en raison de la publicité dont cette désignation bénéficiait déjà .

Karaté-do

La nature du karaté-do est caractérisée par un grand potentiel de puissance, de force et souvent mal compris comme étant un art très violent et agressif. Ce qui est nullement le cas. Le karaté est un art martial unique qui est strictement gouverné par des codes et un principe de courtoisie, la bienveillance et la compréhension spirituelle.

Le Kata

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La notion de kata est très complexe. J’ai tenté d’expliciter dans ma thèse la base socio-historique de la formation du kata et certains mécanismes psychiques du dynamisme de la transmission et je pense pouvoir la publier bientôt. En attendant, il me semble utile de rappeler ce que sont les kata. Or l’art martial étant une pratique concrète, les kata n’auraient jamais existés, s’ils n’avaient été efficaces. C’est pourquoi je pense pouvoir mieux faire comprendre les kata et juger de leur qualité à partir de la notion d’efficacité.

L’efficacité des techniques transmises par les kata

Nous recevons, au travers d’un kata, un registre technique élaboré par nos prédécesseurs. Le kata sert à nous le transmettre et à nous l’enseigner. Le kata que vous apprenez doit donc, en premier lieu, vous transmettre un registre technique nécessaire. Autrement dit, vous devez être conscients de ce que vous recevez par un kata. Mais ce kata doit lui-même être efficace comme vecteur d’un bon registre technique. Aussi devez-vous examiner et juger vous-mêmes sur ce plan là la qualité du kata que vous êtes en train d’apprendre ou de pratiquer. Mais la technique transmise doit aussi être efficace dans un combat. Or la critique la plus grave que l’on peut faire aux kata de certains styles, c’est que leur registre technique relève d’un entraînement gymnique et que ces techniques ne sont pas utilisables en combat. Dans le meilleur des cas, on s’efforce de justifier les mouvements par des exercices de combat élaborés dans ce but. Si vous avez connaissance de plusieurs styles, c’est à dire de plusieurs versions d’un même kata, vous devez donc pouvoir distinguer celles qui sont bonnes de celles qui sont mauvaises et ce, du point de vue de l’efficacité des techniques transmises.

L’efficacité par l’énergie

Le travail du kata doit nous permettre d’augmenter et de mieux faire circuler notre énergie vitale. Tout exercice physique cause une dépense énergétique. Il s’agit ici au contraire d’apprendre à équilibrer et diriger l’énergie dont nous pouvons disposer. Il nous faut apprendre par le travail du kata une forme de recharge énergétique qui est à la base de l’efficacité de toute technique d’art martial. Se sentir bien après avoir fait du karaté peut avoir deux causes qu’il ne faut pas confondre. Certains se sentent bien parce qu’ils se sont défoulés, et ont déchargé les tensions qu’ils avaient accumulées. D’autres se sentent bien parce que, par l’entraînement, ils ont établi une meilleure coordination à l’intérieur de leur corps, et, grâce à la respiration et aux mouvements, ont réussi à « recharger leurs batteries ». Dans un cas c’est agréable parce qu’on a éliminé une cause de malaise, dans l’autre parce que l´énergie disponible circule mieux et s’est accumulée. Je schématise ici deux phénomènes qui, dans des proportions différentes, se produisent en même temps chez la même personne. Mais lorsque je parle de progression, il va sans dire que je fais référence au deuxième. La qualité d’un kata dépend de la régulation et de l’accumulation énergétiques qu’il stimule.

 


Ippon kumité

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L’ippon kumité est un genre de combat, cependant celui qui subi connait à l’avance ce que va exécuter l’attaquant. Car ce dernier annonce son attaque Par exemple:

Tout d’abord les deux karatékas se saluent, l’un se met en yoi et l’autre en garde (c’est l’attaquant) celui-ci annonce son attaque oie zuki jodan et laisse quelques secondes de réflection au défenseur puis il lance son attaque! Celui qui subi va reculer et faire un jodan-agé-uké puis sa contre-attaque, comme gyaku-tsuki. A la fin de cet enchaînement les deux combattants reviennent tous les deux en yoi et enfin se saluent.

Ceci est un exemple et c’est un enchaînement que j’affectionne particulièrement! Il existe d’autre forme d’ippon kumité, comme le sanbon kumité où l’attaquant doit lancer trois attaques successive et le défenseur doit bloquer trois fois puis au dernier bloquage contre-attaquer! ensuite il y a le jiu-ippon kumité peut-être considéré comme une introduction au kumité, cependant l’attaquant nomme toujours sa technique qu’il réaliser ainsi que son niveau(à la tête: jodan ou bien au corps: chudan) et le défenseur doit impérativement esquiver l’attaque et contre-attaquer avant la fin du mouvement.

Pour passer sa ceinture noire il y a une épreuve d’ippon kumité ce qui signifie que l’ippon kumité est important dans le karaté-do. J’apprécie l’ippon kumité parce que l’ippon kumité permet d’améliorer la technique de combat du karatéka et aussi cela permet d’apprendre quelques enchaînements pour les compétitions! En effet plus on a une grande pannelle d’enchaînements d’attaques, de défense contre-attaque et plus on a de chance de destabiliser l’adversaire et de marquer des points plus facilement car il ne sera jamais quelle attaque ou contre-attaque on va faire puisque à chaque fois on change !


Le code du samouraï

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Le code du samouraï est un condensé du Bushido, la voie du guerrier, code d’honneur et de morale traditionnelle qui régit l’ensemble des arts martiaux. C’est le respect formel du code moral que l’on s’est choisi. Il faut savoir que chaque pratiquant qui atteint le niveau de ceinture noire 1er dan doit devenir un ambassadeur du bushido, code d’honneur et de morale traditionnelle qui régit l’ensemble du Budo. Honneur et fidélité sont les deux vertus les plus marquantes de cette morale, mais aussi loyauté, droiture, courage, bonté et bienveillance, sincérité, respect et politesse, modestie et humilité, et, en toutes circonstances, contrôle de soi. Le devoir de chacun, qu’il soit pratiquant, dirigeant ou enseignant est de s’imprégner de ces principes afin d’être un exemple vivant. Il devra être un ambassadeur de la discipline et de l’esprit auquel il se réfère. Neuf vertus fondamentales régissent ce code moral :

LA BONTÉ et LA BIENVEILLANCE : SHINSETSU

Vertu de base selon le confucianisme Chinois, la bonté et la bienveillance dénotent une grande humanité. Elles nous incitent à l’entraide, à être attentif à notre prochain et à notre environnement, à être respectueux de la vie. Conçue comme un trait féminin, la bienveillance vient équilibrer la rectitude et la justice dure, deux traits perçus comme masculins. La bienveillance inclue l’amour, l’affection pour les autres, la sympathie et la noblesse des sentiments. La bienveillance peut exister sans échange mais elle reste un sentiment constructif, fait de compréhension et d’amitié, une des formes de la bonté. La bienveillance est aussi l’indulgence pour les lacunes et défaillances d’autrui, et un encouragement pour les aptitudes naissantes.

LA DROITURE : TADASHI

La rectitude, est le précepte le plus incontestable de tout le code du Bushi. C’est suivre la ligne du devoir, sans jamais s’en écarter. Loyauté, honnêteté et sincérité en sont les piliers. Elles nous permettent de prendre sans aucune faiblesse une décision juste et raisonnable. Un Bushi célèbre la définit ainsi :  » La rectitude est le pouvoir de prendre, sans faiblir, une décision dictée par la raison. Mourir quand il est bien de mourir, frapper quand il est bien de frapper « .Quelles que soient ses qualités, ses faiblesses ou sa position sociale. Savoir traiter les personnes et les choses avec déférence et respecter le sacré est le premier devoir d’un Budoka car cela permet d’éviter de nombreuses querelles et conflits. Rien n’est plus repoussant à un Bushi que de traiter en secret et d’agir par traîtrise. La droiture engendre le respect à l’égard des autres et de la part des autres. La politesse est l’expression de ce respect dû à autrui. Mais cette rectitude pourrait dégénérer si elle n’était soutenue, par l’audace et l’endurance du courage.

LE COURAGE : YUUKAN

La force d’âme qui fait braver le danger et la souffrance s’appelle le courage. Ce courage qui nous pousse à faire respecter, en toutes circonstances, ce qui nous paraît juste, et qui nous permet, malgré nos peurs et nos craintes, d’affronter toutes les épreuves. Confucius définit ainsi le courage :  » Sachant ce qui est juste, ne pas le faire démontre l’absence de courage. Donc, le courage est de faire ce qui est juste « .Le courage est une vertu si seulement il y a droiture. Courir toutes sortes d’aventures désordonnées, s’exposer sans raisons justes, n’est pas de la bravoure. Un prince samouraï disait :  » C’est le propre du vrai courage de vivre quand il faut vivre, et de mourir seulement quand il faut mourir « . Un homme vraiment brave garde toujours sa sérénité et sa lucidité. Dans les catastrophes, les dangers, les souffrances, la mort, il garde la maîtrise de soi. Maîtrise et impassibilité ne sont ni contrainte ni raideur, mais détente et paix, issues de l’absence de peur. C’est ainsi que les samouraïs improvisaient souvent des poèmes sur le champ de bataille, en l’honneur de leurs ennemis dont ils appréciaient la bravoure ou l’habileté. Un samouraï disait  » L’homme de valeur et d’honneur estime, comme ennemis en temps de guerre, ceux qui sont dignes d’être des amis en temps de paix. Le succès d’un ennemi estimé est aussi celui du samouraï « .

LE RESPECT : SONCHOO

Sans modestie, aucun respect n’est possible, sans respect aucune confiance ne peut naître. Sans confiance aucun enseignement ne peut être donné, ni reçu. Cette relation humaine élevée est encore vivante en Orient. Depuis le Moyen Age, elle a pratiquement disparu en Occident. C’est pourquoi la civilisation occidentale est devenue une civilisation de tête, mécanique, et qui se préoccupe avant tout du bien-être matériel, de la santé, et de la durée du corps. Cette attitude de respect doit s’étendre au dojo, où l’enseignement est donné, et la voie recherchée. Elle doit englober aussi les partenaires dans la même recherche. S’il y a respect, il ne peut y avoir vulgarité. L’âge, qui implique l’expérience de la vie, les anciens dans l’étude, les grades élevés, les débutants, les faibles, doivent être l’objet du respect passif et actif de la ceinture noire. A son tour, en cela, il doit être un modèle. Il faut surtout éviter la critique et le dénigrement des autres, car cette néfaste habitude a pour but inconscient de se louanger soi-même.  » Un tel est ainsi « , cela sous-entend :  » je ne suis pas comme lui « .  » Un tel a fait, a dit telle chose « , cela sous-entend :  » Moi je n’aurais pas dit, ou pas fait cela « . Rabaisser autrui est un moyen facile de se grandir, relativement à peu de frais. De telles pratiques sont indignes d’un ceinture noire. C’est de la prétention inconsciente. C’est seulement en travaillant sur ce qui nous manque qu’on peut s’améliorer. Pour respecter les autres, il faut pouvoir résister à ses propres émotions d’irritation, de colère, de désir, de peur, etc. La force d’âme, combinée au respect d’autrui et à la politesse, qui ne veut pas blesser ou gêner les autres, aboutit à une attitude stoïque. Dans le BUSHIDO cela est connu comme le contrôle de soi.

LE CONTRÔLE DE SOI : SEIGYO

Pour un samouraï, laisser paraître ses émotions sur le visage ou dans ses gestes est un manque de force. Le code d’honneur et de la morale traditionnelle enseignée dans les disciplines du Bushido est basé sur l’acquisition de cette maîtrise. Une grande partie de l’apprentissage du karaté est basé sur cette vertu. Cela doit être la qualité essentielle de toute ceinture noire. Il représente la possibilité de maîtriser nos sentiments, nos pulsions et de contrôler notre instinct. C’est l’un des principaux objectifs de la pratique des Arts Martiaux car il conditionne toute notre efficacité. Inazo Nitobe raconte qu’il connaît l’histoire d’un père qui passa des nuits entières derrière la porte à écouter la respiration de son enfant malade : il ne voulait pas être surpris dans cet état de faiblesse paternelle. Il cite aussi le cas d’une mère qui, à ses derniers moments, s’abstint d’envoyer chercher son fils pour qu’il ne fut pas dérangé dans ses études. Les histoires héroïques de ce genre abondent au Japon, et trouvent toujours une résonance profonde dans le coeur des Japonais. Certains disciples du BUSHIDO pouvaient atteindre un haut degré de douceur pacifique. Tel Ogawa :  » Quand les autres disent du mal de toi, ne rends pas le mal pour le mal, mais réfléchis que tu n’a pas été non plus toujours fidèle dans l’accomplissement de tes devoirs « .

L’ HONNEUR : MEIYO

Au Japon, les enfants sont élevés avec un sentiment aigu de l’honneur, leurs parents manifestent eux-mêmes un attachement plus grand à l’honneur qu’à la vie. L’honneur, qualité essentielle, établit notre attitude et notre manière d’être vis à vis des autres. C’est une intense conscience de la valeur de la dignité personnelle . Nul ne peut se prétendre Budoka (guerrier au sens noble du terme) s’il n’a pas une conduite honorable. Du sens de l’honneur découlent toutes les autres vertus. Il exige le respect du code moral et la poursuite d’un idéal, de manière à toujours avoir un comportement digne et respectable. Toute infraction à l’honneur d’un samouraï était ressentie et appelée « ren-shi-shin » (un sens de la honte). La désobéissance au code ou à un supérieur produisait un sentiment de culpabilité et de honte. Le sens du déshonneur était ainsi le stimulant suprême pour corriger la conduite. Un samouraï, dans sa jeunesse, refusa de laisser entamer sa réputation par une compromission légère :  » parce que, disait-il, le déshonneur est pareil à une cicatrice sur un arbre que le temps, au lieu d’effacer, agrandit tous les jours « . Mais ce sens de l’honneur, s’il est mal compris, a donné lieu, chez les samouraïs, à des exagérations morbides. Ceux qui n’avaient sacrifié, par avance, que leur corps, mais cultivaient inconsciemment un égoïste amour d’eux-mêmes et un orgueil arrogant, croyaient, pour un oui ou un non, devoir laver dans le sang de pseudo atteintes à leur honneur. Heureusement, chez les samouraïs, s’offenser d’une provocation légère était ridiculisé comme un manque de contrôle de soi. Selon un dicton populaire;Supporter ce qu’on croit ne pas pouvoir supporter voilà qui est réellement supporter . Meng-Tseu disait :  » Il est dans la nature de tout homme d’aimer l’honneur, mais ce qui est vraiment honorable réside en chacun et non ailleurs. L’honneur que les hommes confèrent n’est pas le véritable honneur « .L’approbation des hommes et la gloire du monde n’est pas l’honneur. Mais l’honneur est attaché à la manière d’être, à la fidélité, à la parole, à un ami, un Maître, un Idéal, ou à la vérité. C’est pourquoi le devoir de fidélité est un des piliers du BUSHIDO.

LA FIDÉLITÉ : CHUJITSU

Il n’y a pas d’honneur sans fidélité et loyauté à l’égard de certains idéaux et de ceux qui les partagent. La fidélité symbolise la nécessité incontournable de tenir ses promesses et remplir ses engagements. La fidélité nécessite la sincérité dans ses paroles et dans ses actes. Le sentiment de fidélité a, dans le BUSHIDO, une importance capitale. De nos jours, ce lien a évolué, tout au moins dans certaines civilisations occidentales, mais il n’a pas pour autant disparu. Bien que, dans certains pays d’Occident, on prête encore maintenant serment au souverain, Roi ou Empereur, qui incarne la patrie. Aujourd’hui, il convient de faire preuve de fidélité et de loyauté, par exemple à l’égard de sa patrie, y compris, pour la défendre, l’éventuel sacrifice de la vie. Celui qui se dérobe à ce devoir est considéré comme un lâche ou un traître. En Chine, Confucius faisait de la fidélité et la loyauté à l’égard des parents le premier des devoirs humains. Dans l’Inde, ces devoirs occupent une grande place. Au Japon également. Mais, dans l’Inde, la première place revient au Maître spirituel ; au Japon, elle revient à l’Empereur qui incarne pour les japonais le YAMATO, l’âme même du pays. Ce qui est important, c’est que, quel que soit le motif, l’objet de la fidélité et du loyalisme, ce sentiment existe. Mais, toutes ces fidélités et loyautés, ont un dénominateur commun. C’est la consécration de sa vie à quelque chose de plus grand que soi, et que les possessions humaines ou matérielles. Celui qui ne vit que pour soi ou ses possessions humaines ou matérielles, est un vivant de qualité médiocre, qui ne sauvera finalement aucune de ses possessions, ni même sa vie, puisque tôt ou tard il mourra. De nos jours, les principes directeurs du BUSHIDO restent toujours vrais, mais doivent être adaptés à des situations nouvelles. Dans les Arts Martiaux, les relations de Maître à disciple sont le grand idéal humaniste traditionnel. Son application dans la vie tout entière offre un large champ de réalisation des principes du BUSHIDO. Il convient donc que les ceintures noires s’en inspirent, le respectent et le vivent.

LA SINCÉRITÉ : SEIJITSU

Lors du salut du karatéka au début et à la fin des cours ou des compétitions, vous exprimez cette sincérité. Le mensonge et l’ambiguïté engendrent la méfiance qui est la source de toutes les désaccords. Dans les Arts Martiaux, le salut est l’expression de cette sincérité, c’est le signe de celui qui ne déguise ni ses sentiments, ni ses pensées, de celui qui veut être authentique. L’honnêteté était une extension de la vision du courage que le bushi avait, aussi s’efforçait-il de rester honnête dans toutes les situations. Confucius va plus loin :  » La sincérité est la fin et le commencement de toutes choses, sans la sincérité, rien n’existerait « .L’idéogramme chinois qui signifie sincérité est une combinaison de  » Parole  » et de  » Perfection « . Le BUSHIDO tient le mensonge ou l’équivoque pour une égale lâcheté. BUSHI NO ISHIGON, parole de samouraï, est une garantie suffisante. Une promesse ainsi faite est tenue, sans preuve nécessaire de cet engagement. Il n’y a pas de différence entre vérité et réalité. Cependant il peut exister des préséances entre le vrai et le réel. C’est alors que doit intervenir le discernement. Si un malade demande à un médecin :  » quelle est la gravité de mon état ? « . Le médecin en répondant :  » ce n’est pas grave, vous serez bientôt guéri « , bien qu’il sache le contraire, obéit à une vérité d’un ordre supérieur : préserver le moral, dont les chances minimes de guérison de son malade ; ne pas troubler et accabler inutilement son prochain et son entourage. Il en est de même de la politesse. Parfois dire la vérité est une cruauté inutile. Cacher une disgrâce, une laideur, une antipathie est un acte de compassion qui obéit à une réalité d’un ordre supérieur à la Vérité immédiate. La passion du BUSHIDO pour la franchise, la loyauté, a sa source dans le courage, mais aussi dans le besoin de limpidité, de pureté, d’harmonie et de cohérence. Tout ce qui entache cet état est déshonorant.

LA MODESTIE et L’ HUMILITÉ : KEN

Les relations enseignant élève sont impossibles sans modestie. Si le budoka devient l’ambassadeur du code moral, il se doit de rester humble et ne pas flatter son ego. L’orgueil et la vanité freinent considérablement l’apprentissage de ce code. La bonté et la bienveillance ne peuvent s’exprimer sincèrement sans modération dans l’appréciation de soi-même. Savoir être humble, exempt d’orgueil et de vanité, sans faux-semblant est le seul garant de la modestie. Comme toutes les autres bases du BUSHIDO, la modestie a ses véritables racines dans la sincérité et la vérité. Une modestie, qui n’est qu’une forme purement extérieure de la politesse, ou une habileté pour se concilier l’opinion, n’est pas la véritable modestie. Une fausse modestie peut être une des formes les plus dangereuse de la vanité, ou de la peur :  » Je me mettrai si bas, que nul ne pourra m’y mettre davantage « , n’est rien d’autre que la formule d’un calcul bassement utilitaire. L’homme vraiment modeste ne désire pas s’abaisser, mais simplement s’apprécier, selon la vérité et la justesse, avec sincérité et honnêteté. La vanité aime parader, même si elle proclame une valeur irréelle ou médiocre. Le désir d’être admiré, aimé, respecté, pour légitime qu’il soit, n’est admissible que si la valeur est authentique. Ce désir est à l’origine de bien des exploits et aussi de bien des erreurs. Celui qui dit : « Je suis modeste » , cesse de l’être à cet instant précis .Le culte de la modestie consiste donc, d’abord, à être conscient de l’immodestie et de la propension à affirmer, à soi-même et aux autres, des valeurs inexistantes. Il consiste, ensuite, à concentrer l’attention sur ce qui manque, objectivement, avec la ferme volonté de se transformer. Enfin, il est important de savoir apprécier, respecter et aimer la valeur chez les autres, amis ou ennemis, et les prendre pour référence. On risque peu à peu les surestimer, tout en les sous-estimant.